Pourquoi encore penser ? À l'heure de l'intelligence artificielle

Même s’il nous semble naturel et commun, le fait de "penser" est aujourd’hui impacté par l’intelligence artificielle (IA). 

Ne vivons-nous pas un basculement quand l’IA prend chaque jour de vitesse nos jugements, orientant nos pensées les plus intimes sans que nous en soyons toujours conscients ? 

Pour Platon, l’activité de penser est ce dialogue silencieux que l’on a avec soi-même. Pourtant, un philosophe du XXe siècle a soutenu que nous ne pensons pas encore et qu’il nous faut l’apprendre. Un autre, plus récemment, réclamait de "panser" la pensée, malade des puissances du numérique qui l’assiège. 

Mais ces questions ne sont-elles pas déjà occultées par le monde des algorithmes qui permettra bientôt de virtualiser l’ensemble du réel, jusqu’aux mécanismes de notre esprit ? 

Mettre en situation des philosophes, des psychiatres, des neuroscientifiques, des informaticiens dans un face à face inédit sur les métamorphoses de notre faculté de penser, c’est interroger des disciplines qui apparaissent rivales, si pas antagonistes. 

C’est chercher une voie où les jeux ne seraient pas déjà faits en faveur de l’IA et de ses algorithmes, rendant le fait de penser archaïque ou anachronique. 

C’est filmer des pratiques du "penser", dans un atelier où des enfants naissent à la philosophie, ou à travers des dialogues qui nous invitent à penser par soi-même, tout en renouvelant, face à l’IA, notre intelligence collective. 

N’y a-t-il pas urgence ?