Une fille de Ouessant

Année : 2018

Durée : 28 mn

Pays de production : France, Belgique

Production : Mains d'œuvres, Michigan Films

Cette œuvre hybride entre fiction et documentaire dessine le portrait ethnographique et poétique d'une île et de ses habitants. Portant en son cœur les gestes, coutumes et croyances de ce bout de terre, le film s'inscrit dans les pas de Jean Epstein (1897-1953), le réalisateur qui a immortalisé un pan du patrimoine naturel d'Ouessant. Cette cartographie sensible et non dénuée d'humour par son ton distancié se clôt sur une coda : la carte des épaves autour de l'île, qui rappelle à quel point ce territoire est bordé de légendes et de morts.

Le film débute sur Ouessant aujourd'hui, "la dernière terre avant l'Amérique", mais rapidement, Une Fille de Ouessant prend des chemins de traverse. Accueillie en résidence au sémaphore du Créac'h, Éléonore Saintagnan invente un récit agrégeant fiction et réalité, en entremêlant images en couleurs et archives en noir et blanc ou artéfacts. A travers le récit de deux sœurs se déplient les traditions et superstitions de la vie insulaire, des rites funéraires pour les disparus en mer à l'élevage des moutons et le filage de la laine ; du travail des goémoniers au pillage des bateaux naufragés. Se dessine un monde rude, où les femmes sont dans une situation paradoxale : assumant l'essentiel du quotidien – la majorité des hommes étant en mer lorsqu'ils ne sont pas morts –, choisissant elles-mêmes leurs époux, elles sont en même temps condamnées à l'attente. Une attente soumise à la toute-puissance de la mer.

(Caroline Châtelet)

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