Tu crois que la terre est chose morte

Année : 2019

Durée : 75 mn

Pays de production : France

Production : Sister Productions, Jeu de Paume, CNAP (Centre National des Arts Plastiques), ARTE France

125 hectares, c’est la superficie du terrain occupé illicitement depuis 1983 par un collectif d’agriculteurs au Morne-Rouge, dans le nord de la Martinique. Membre fondatrice de ce collectif, Véronique Montjean témoigne de l’histoire de cette occupation tout en travaillant à la récolte de tubercules de dachines dans son champ.

En prenant possession de ce qui était à l’époque une terre en friche, les agriculteurs ont avant tout cherché à contrer le développement de projets immobiliers qui menaçaient de réduire progressivement les terres exploitables de l’île. Depuis, le collectif favorise une agriculture de subsistance fondée sur la biodiversité, par la rotation de cultures locales capables d’assurer des ressources alimentaires en cas de crise ou de catastrophe naturelle. Leur parti pris agricole et politique s’oppose naturellement à la monoculture de la banane mise en place par l’Hexagone. Destinée à l’exportation, cette monoculture occupe 80 % des terres agricoles de l’île. Elle est en outre à l’origine de la pollution à la chlordécone d’une grande partie des sols et des rivières. Cet insecticide cancérigène, aujourd’hui interdit par la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, a été utilisé de manière intensive pour lutter contre le charançon du bananier dans les Antilles françaises de 1972 à 1993. Cette pollution aura des conséquences sur l’écosystème et la santé des habitants de la Martinique pour encore des générations. Le projet porté par le collectif du Morne-Rouge n’en apparaît que plus nécessaire, d’autant que les parcelles qu’il cultive ont pu échapper à la contamination.

Environnement / Nature