Les Vies d'Andrès

Inspiré d’un roman de B. Traven dont le protagoniste, Andrès Ugalde, est un conducteur de charrette du début du XXe siècle au Mexique, ce film dépeint son homologue contemporain, un chauffeur routier d’une entreprise de transport en Europe. Pris dans une course au profit, "Andrès" constitue le rouage d’un système qui, en épuisant ses travailleurs, s’épuise lui-même.

Inspiré d’un roman de B. Traven dont le protagoniste, Andrès Ugalde, est un conducteur de charrette du début du XXe siècle au Mexique, ce film dépeint son homologue contemporain, un chauffeur routier d’une entreprise de transport en Europe. Pris dans une course au profit, "Andrès" constitue le rouage d’un système qui, en épuisant ses travailleurs, s’épuise lui-même.



"Le camion porte-container s’ébroue dans la nuit, tous phares allumés, pour rejoindre un entrepôt où la remorque sera bientôt lestée d’une première cargaison, qu’il faudra décharger quelque part. Avant de repartir pour une autre destination. Baptiste Janon et Rémi Pons filment le quotidien de quatre chauffeurs routiers, employés d’une petite société de transports, qui leur rappelle un roman de B. Traven, La Charrette, dans lequel l'écrivain s'intéressait à l'organisation capitaliste du transport de marchandises dans le Mexique post-révolutionnaire des années 1920, à travers l'histoire d'un charretier, Andrès Ugalde. Une voix off en lit des extraits qui entrent en troublante résonance, à un siècle d'écart, avec les "vies des Andrès" contemporains, pris dans une spirale rendue plus oppressante encore par la recherche de la performance ou la perfection des gestions logistiques à flux tendus. Cette course contre la montre a bien sûr un coût, qui se révèle au cours des conversations dans les cabines. Livrer à tout prix, et de plus en plus vite, épuise les hommes qui travaillent à la perpétuation d’un système qui les broie."

(Emmanuel Chicon - Visions du Réel)