Les filles de Méduse, Le jour où j'ai découvert que Jane Fonda était br...

Nous sommes les modèles. Nous tenons la pose pour que l’on nous représente, que de nos corps naissent des images, des œuvres d’art. Nues, nous nous imposons au regard, nous nous figeons pour être observées longuement et étudiées minutieusement. Et pourtant, toujours, nous disparaissons.

J’interroge ma mère sur son passé féministe, et pourquoi elle a fait un enfant toute seule. Elle ne me répond pas, alors je trouve des réponses ailleurs, dans des archives, auprès d’un choeur de femmes et dans des gestes de cinéma que je fais. Je veux percer le mystère de ma mère, je découvre le mouvement des femmes des années 1970, un cinéma militant féministe, et la femme cinéaste que je suis change. Ainsi, le mode de fabrication de mon film rejoint celui des militantes que je rencontre et témoigne de la transmission d’une mémoire des luttes féministes par la pratique cinématographique collective. 

« Léna est la sage-femme, je suis la patiente. Elle renouvelle mon stérilet et je mets en scène notre rendez-vous. La caméra devient un miroir alors que se tisse une relation de soin. L’idée était de montrer un corps, sans peur, un sexe sans érotisme.»

Marie Bottois