La Rosière de Pessac, La Rosière de Pessac 1979

Projection

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Voilà pour le côté germanopratin du cinéma de Jean Eustache. Dans son dos, sa Gironde et le village natal de Pessac. La tradition de la rosière, exemple électif de féminité vertueuse, le cinéaste l'aurait bien, pour en décrire l'évolution, filmée à intervalles réguliers. Deux films toutefois auront été tournés, après Mai 68 et dix ans après. On y voit d'abord le théâtre social et comment l'excite la caméra d'un cinéaste ethnographe, Jean (Eustache) entre Jean (Renoir) et Jean (Rouch). Mais un second jeu de miroirs réfléchira la profonde mélancolie d'un monde alors en voie de disparition, et que de modernes simulations bientôt remplaceront.

MÉDIATHÈQUE ÉDOUARD GLISSANT

1-5 place de la libération , 93150 LE BLANC-MESNIL

Gratuit

  • Accessible aux adolescents (niveau lycée)

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Contact

s.chakali@blancmesnil.fr, a.roux@blancmesnil.fr

Année : 1968

Durée : 65

Pays de production : France

Production : N.A Production

Printemps 68 dans la petite ville de Pessac. On va procéder à l'élection de la 72e rosière. Cette coutume perpétue la volonté d'un bourgeois de la fin du XIXe qui avait décidé de reprendre un usage créé par saint Médard en 525 : il s'agissait d'un prix récompensant les qualités morales d'une jeune fille faisant honneur à la communauté de Pessac toute entière. Le conseil municipal délibère. Trois noms de jeunes filles sont proposés. Une quatrième est repoussée car, quoique très méritante, elle fait partie d'une famille comprenant un alcoolique et des délinquants, et le prix qu'elle recevrait risquerait de mettre à l'honneur une famille qui ne le mérite pas. Pour aider cette jeune fille cependant, la municipalité cherchera un autre moyen. On procède au vote. Au deuxième tour, Agnès X est élue à la quasi-unanimité. Les notables se rendent chez elle lui annoncer sa victoire. Le jour de la fête, un cortège, musique en tête, se dirige vers l'église. Le prêtre, dans son sermon, parle de la justice sociale et de la paix et évoque le Vietnam et le Biafra. Enfin, tout le monde retourne à la mairie où un banquet est dressé. Avant de passer à table, le maire fait un discours et la jeune rosière 68 remet à toutes les rosières précédentes un petit panier de fraises. La plus vieille rosière (92 ans) a reçu son prix en 1900 ! Le banquet peut commencer. Les convives chantent : « Boire un petit coup, c'est agréable ».

© Les fiches du cinéma 2001

Année : 1979

Durée : 67

Pays de production : France

Production : N.A Production

La même élection de la Rosière, onze ans plus tard.

"Je voudrais que les deux films soient montrés ensemble : d'abord celui de 79, ensuite celui de 68. Une façon de dire aux gens : si vous avez envie de savoir comment ça se passait avant, restez, vous allez voir." J. Eustache, Cahiers du cinéma n°306, décembre 1979

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