Como me da la gana 1 - Comme il me plaira 1, Como me da la gana 2 - Comme il me...

Projection

En présence de Ignacio Agüero

Cette séance est accompagnée

En présence d'Ignacio Agüero, débat animé par Claire Allouche (critiques aux Cahiers du cinéma)

Qu’il s’invite sur les films des autres ou laisse sa caméra allumée derrière sa porte, le légendaire cinéaste chilien Ignacio Agüero excelle en dévoilant ses dispositifs de tournage pour mieux étreindre les enjeux du présent.

« Il y a quelque chose que j’appelle "l’état de tournage". Tout le corps, tout l’esprit, tout l’être, commencent à se synchroniser avec un état de création » révèle Ignacio Agüero. Le cinéaste n’hésite pas à dévoiler cet « état de tournage » à l’écran, en abolissant la frontière entre le champ de l’image et ce qui en déborde immédiatement. Agüero en joue dès Como me da la gana (1985) : il mène l’enquête sur la fabrique du cinéma chilien en pleine dictature. Il actualisera ce mouvement trente ans plus tard avec Como me da la gana II (2016). Dans El Otro día (2012), Agüero va jusqu’à transformer sa maison en studio de tournage permanent : qui sonne à sa porte prend le risque de gagner un instant d’immortalité.

Claire Allouche, critique, doctorante et enseignante de cinéma.

FORUM DES IMAGES

2, rue du cinéma-Porte Saint- Eustache , 75001 PARIS

Payant

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Tarif

7€ (TR :5,50€) /10€ les deux séances

Contact

lconan@documentairesurgrandecran.fr

Musique originale : Luis Aranguiz

Année : 1985

Durée : 28

Pays de production : Chili

Production : Agüero & Asociado

Les questions les plus simples sont souvent les plus dérangeantes et du
coup les plus difficiles. C’est à cet exercice du trouble auquel s’emploie
Ignacio Agüero, présent sur le tournage de quelques films entrepris entre
1984 et 85, à une époque où le cinéma, comme bien d’autres choses au
Chili, semblait appeler à disparaître. Toujours lui-même à l’image, le
voilà à interroger : "Pourquoi faites-vous ce film ? Qui le verra ? Quels
rapports avez-vous avec vos personnages ?". Les réponses, ou
l’embarras plutôt dont elles témoignent, en disent long.

 

Année : 2016

Durée : 86

Pays de production : Chili

Production : Aguero & Asociado

Il y a trente ans au Chili, en pleine dictature, Ignacio Agüero avait réalisé un film bref
intitulé Comme il me plaira. Il s’y autorisait à interrompre le travail de ses collègues
pour les questionner sur le sens de leur travail. Agüero, fort d’une évidente insolence
joueuse, reprend aujourd’hui le fil de cet ouvrage socratique : pendant cette période
actuelle, faste, nationalement et internationalement, du cinéma chilien, il s’entête et
vient reposer à ses jeunes camarades cinéastes la question de l’essence du cinéma.
Mais ce second volet ne se contente pas de seulement mener enquête. D’autres
images, privées, d’enfance, et le témoignage d’une institutrice qui menait des ateliers
cinéma, s’ajoutent aux réponses glanées sur les lieux de tournage. Les archives du
présent s’entremêlent à celles d’hier. C’est qu’il s’agit aussi, de relever le défi de
répondre lui-même à la question posée tout au long du film, et d’y offrir réponse non
par des phrases (dans lesquelles ses camarades se trouvent souvent piégés), mais
par des images. Mieux, par le montage subtil, indirect, et néanmoins manifeste, de
toutes ces images entre elles, qui semblent pointer ensemble une source tout en
amont : le secret muet de l’enfance.

(Jean-Pierre Rehm)

 

Année : 2012

Durée : 120

Pays de production : Chili

Production : Agüero & Asociado

La maison du cinéaste donne sur la rue. Sa porte sépare l'espace intérieur et
l'espace extérieur. L'espace intérieur contient l'histoire personnelle du cinéaste, son
monde d'objets, d'imaginaire et de pensées. L'espace extérieur, c'est la ville de
Santiago du Chili. Les histoires du monde intérieur sont interrompues lorsque des
étrangers sonnent à la porte et, ce faisant, entrent dans le film.

"Une révolution intérieure : c’est ce à quoi se livre la lumière qui, du matin au soir, se
porte sur tel ou tel objet de la maison du cinéaste, espace aussi riche de souvenirs et
de voyages qu’il est clos, circonscrit entre chat et oiseau, livres et photos de famille.
Sans les changements lumineux que les heures du jour impriment à cette quiétude,
les plans relèveraient de la nature morte. Mais comme pour sortir d’un solipsisme
dont son intérieur serait l’extension dans l’espace, Ignacio Agüero a décidé de filmer
les gens qui viennent sonner à sa porte, mendiants ou chômeurs en quête d’un petit
boulot. Bientôt il leur demande s’il peut les suivre, les filmer dans leur propre quartier.
Devant la caméra, c’est l’idée même de "chez soi" qui s’en trouve ébranlée.
Bicoques de fortune, pièces insalubres donnant sur une usine polluante, coups de
feu échangés entre gangs à l’extérieur, familles brisées par la drogue, le mariage ou
le veuvage précoces, la faim... Plutôt que de se livrer à une réflexion sociologisante
sur le fossé entre les classes sociales chiliennes, le cinéaste laisse infuser dans son
intimité même – familiale, amicale – ces "autres vies que la sienne.""
(Charlotte Garson, Cinéma du réel 2013)

 

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DSGE - Documentaire sur Grand Écran (MONTREUIL, Île-de-France)