Infinite Distances

Année : 2022

Durée : 24 mn

Pays de production : Canada (Québec)

Production : Pablo Alvarez-Mesa

En nous faisant entendre une suite de messages laissés sur un répondeur, le film projette des voix en attente d'interlocuteurs dans le contexte de la salle de cinéma et formule l'espoir qu'une expérience collective puisse tisser des liens.

"L'écran est noir, les voix résonnent, féminines, masculines, de tous âges, américaines, sembe-t-il. La bande-son d'Infinite Distances est constituée de sons trouvés, enregistrés sur des répondeurs, auxquels le cinéaste n'a pas voulu ajouter d'images. Ce que l'on entend est déjà suffisamment chargé : ces instantanés donnent à imaginer à la fois la personne qui parle et celle à qui le message est destiné, leur relation et leurs états respectifs. Le destinataire est-il réellement indisponible, ou attend-il patiemment à côté du téléphone ? Le locuteur est-il sobre et sain d'esprit ? En l'absence d'image, l'époque même s'avère difficile à cerner. Sans ces informations, il ne nous reste plus qu'à prêter attention à tout ce qu'une voix peut exprimer, au-delà même des mots – les mille façons de dire "hi" ou "call me back". Le film arpente un spectre émotionnel, du degré zéro (une voix synthétique rappelant un rendez-vous médical) au plus haut point d'intensité (la rage envers un homme qui ne répond pas au téléphone), en passant par des messages fonctionnels ou au contraire inutiles, codés ou chantés. Le ravissement que provoque ce concentré d'humanité culmine lorsque les émotions et intentions se mêlent – désir teinté de reproche, attaque suivie d'une invitation polie. Qu'il s'adresse à Judy, Rob ou Carrie, chaque locuteur formule depuis sa solitude un désir de rester en lien, qui dépasse souvent le cadre de leur relation particulière (plusieurs messages répondent à une inquiétude pour une tierce personne). Gageons que ces messages, émaillés de questions qui restent sans réponse, produiront un écho particulier dans une salle obscure vouée à réunir des solitudes."
(Olivia Cooper-Hadjian - Cinéma du réel)

 

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