Le Cinéma du réel en circulation

En collaboration avec le Festival du Cinéma du réel et Images en bibliothèques, la Cinémathèque du documentaire propose à son réseau de participer à la circulation d’une sélection de films français et étrangers issus de la compétition “Cinéma du réel”. Plusieurs programmes sont proposés, rendant compte de la diversité des démarches des cinéastes dans le documentaire contemporain.

Les trois programmes composés de 6 films issus de la compétition de la 42e édition du Cinéma du réel rendent compte de la singularité et de la diversité des démarches documentaires contemporaines. Ils démontrent combien la représentation du réel naît de la confrontation entre une image et un point de vue. Ce frottement, au-delà de la réalité tangible qui nous aveugle, restitue la part non visible du monde et permet de douter des apparences. C’est ainsi que le cinéma nous rend clairvoyant.

Programme 1 : Nos contemporains (92’)

Deux jeunes cinéastes africains, l’un au Congo Kinshasa l’autre en Centre Afrique filment leurs concitoyens.

Nuit debout c’est la nuit sans électricité des quartiers populaires de Kinshasa abandonnés à eux-mêmes. Proche de l’installation, le dispositif choisi par l’artiste Nelson Makengo illumine le geste, amplifie la parole, cisèle l’obscurité et révèle la force de la résistance.

  • Makongo (72’) de Elvis Sabin Ngaïbino

Dans la pure tradition du cinéma direct, le premier film de Elvis Sabin suit le combat d’André et Albert, deux jeunes pygmées de la tribu Aka, pour que leur communauté puisse accéder à l’école. Cette année, ils iront à Bangui vendre au marché leur récolte de chenilles – Makongo – afin de permettre la scolarisation de certains des leurs. Depuis la prise de décision, la récolte collective jusqu’au voyage vers Bangui, la découverte de la ville et leur déconvenue devant leurs maigres profits, Elvis capte le quotidien des deux amis. S’il les met parfois en scène, il s’attarde surtout sur les gestes et s’attache aux postures des corps. Mais il s‘agit moins pour lui de nous dévoiler leur intimité que de révéler la dureté de la société centrafricaine à leur égard.

 

Programme 2 : Principes de relativité (99’)

Trois films courts où le cinéma confronte des réalités séparées qui ensemble rendent compte de la relativité du monde.

D’un côté les gestes précis, mécanisés, solitaires des ouvriers fondeurs qui travaillent dans une usine austère, monument de l’industrie mondialisée. Des gestes des temps modernes mais qui semblent en voie de disparition ; de l’autre les gestes ancestraux, libres qui semblent réinventés au fur et à mesure par de joyeux potiers sur la place du village. Aux efforts des uns répond la singularité d’un moment partagé comme l’indication d’une échappée possible. Plus qu’un plan d’évasion c’est la substitution à notre regard d’un monde qui s’accorde à nos désirs.

Il y a la réalité tangible de la banlieue parisienne : le lycée et ses couloirs fonctionnels et sinistres, les terrains vagues aux abords des immeubles, les façades des grands ensembles, le décor d’un appartement bien rangé. Et puis il y a le monde des djinns. Si c’est celui par lequel les jeunes gens restent liés à une origine lointaine et à la culture de leur famille, c’est aussi un monde peuplé d’êtres qui, s’ils sont prêts à s’emparer des corps et des âmes, enchantent une réalité terre-à-terre, réduite, sans horizon.

A Skopje le « Film and Music Ensemble » enregistre les musiques de films, séries et autres images du monde entier. Ici l’orchestre produit de la musique en continu pour accompagner la scénarisation du monde. La petite place paisible sur laquelle donne le studio ressemble à un petit théâtre où s’écoule la vraie vie avec nonchalance. De la confrontation de ces deux espaces attenants et pourtant si étanches s’échappe une impression d’irréalité du monde.

 

Programme 3 : Syrie : le temps détruit (94’)

En 2009, Lucas Vernier cherche en Syrie la trace de ceux qui ont été les amis de son grand-père au temps du mandat français ; au fil du film et des photos d’autrefois, ce qui était une légende familiale se réincarne dans les trames de l’amitié. Mais aujourd’hui, de cette Syrie d’avant la révolution de 2011 il ne reste plus que les images filmées par Lucas, qu’il peut simplement offrir à ses amis désormais en exil aux quatre coins du monde.

 

Retrouvez tous les détails de la programmation (horaires, lieux) sur le site de La Cinémathèque du documentaire.

 

Le cinéma du réel en circulation

Retrouvez tous les détails de la programmation (horaires, lieux) sur le site de La Cinémathèque du documentaire.

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