Treize jours en France

Cette œuvre est une chronique des Jeux Olympiques d'hiver de Grenoble. Dans ce film où alternent compétitions sportives et documentaires sur la vie privée des champions, on nous montre d'autre part les à-côtés des Jeux : les ballets de Béjart, Johnny Hallyday et Sylvie Vartan, les peintres de plein air, la foule, les officiels, etc. La caméra virevolte, prend la place des coureurs de slalom dévalant la pente à folle allure. En effet, chaque skieur est suivi à la trace par un photographe muni d'une caméra automatique. Dix ou vingt skieurs différents paraissent s'élancer du même tremplin en une gerbe de bons étourdissants, des patineurs finissent par se confondre en un même tournoiement. Mais souvent, les regards de Claude Lelouch et de François Reichenbach se font ironiques. Le relais de la flamme olympique à travers la France, la cérémonie d'inauguration sont démystifiés sans complaisance, nous montrant une foule de détails humoristiques, curieux, triviaux quelquefois, qui émaillent à ce point le film qu'il semble montrer les Olympiades par leurs petits côtés. La drôlerie abonde ainsi que le pittoresque et l'impressionnisme et l'on sourit souvent devant le petit chef de fanfare, le caméraman à l'éternel mégot, le Général De Gaulle en plein amusement et les Tchèques qui vocifèrent durant leur dure victoire contre les Soviétiques au hockey sur glace

« Avec Claude Lelouch et François Reichenbach, les Jeux cessent d’être le rendez-vous factice et figé des surhommes, pour redevenir une kermesse héroï-comique, dominée par la psychologie élémentaire des foules, un opéra brutal et tendre, un vaste pique-nique dans la neige, une foire aux vanités traversée de courage vrai et de passion folle. Accessoirement, ils en font aussi une grande fête du cinéma. ». Pierre Billard (L’Express)